Qui est Handala ? Le Symbole Palestinien Gravé dans l’Art et les Bijoux

Un petit garçon silencieux, mais qui parle au monde entier

On l’aperçoit discrètement, gravé sur un pendentif en argent, imprimé sur un t-shirt militant, ou encore peint à la bombe sur les murs de Beyrouth, Paris ou Gaza. Ce petit garçon, de dos, pieds nus, les bras croisés derrière lui, s’appelle Handala. Il ne parle pas. Il ne sourit pas. Il ne vous regarde pas. Et pourtant, il hurle une vérité universelle : celle de l’injustice, de l’exil, et de la dignité.

Naissance d’un symbole au cœur du déracinement

Créé en 1969 par le caricaturiste palestinien Naji al-Ali, Handala est né dans les camps de réfugiés, dans un monde brisé par l’occupation et les promesses non tenues. Al-Ali lui donne 10 ans — l’âge auquel lui-même a été contraint de fuir la Palestine après la Nakba de 1948.

Ce personnage n’est pas seulement un alter ego artistique. Il est le gardien de la mémoire palestinienne, figé dans l’enfance, incapable de grandir tant que la justice ne sera pas rendue.

Pourquoi Handala tourne-t-il le dos ?

Main dans le dos, dos tourné au lecteur, pieds nus et silencieux, Handala a une posture unique. Ce n’est pas une coïncidence. Il ne détourne pas le regard par faiblesse, mais par acte de résistance. Il refuse de regarder un monde qui trahit les opprimés, un monde qui ferme les yeux sur l’occupation, les exils, et la souffrance des peuples sans voix.

Il ne montrera son visage que lorsque la Palestine sera libre,” disait Naji al-Ali.

De l’art militant aux objets du quotidien

Ce qui est frappant, c’est que Handala a quitté les pages de journaux pour envahir la rue… et même la peau. Aujourd’hui, on le retrouve :

Sur des pin's, bracelets ou pendentifs, portés par des jeunes en quête de sens.

Sur des graffitis, du Liban à Londres, devenant l’un des visages les plus connus du street art politique.

Sur des tatouages, marquant la peau de militants palestiniens ou solidaires à travers le monde.

Dans des manifestations, brandi en pancartes comme un porte-voix muet de l’histoire palestinienne.

Ce personnage, pourtant simple dans son dessin, est devenu un code culturel, un cri silencieux partagé.

Handala, une conscience visuelle collective

Pourquoi tant de gens s’identifient ils à Handala, même hors du monde arabe ? Peut-être parce qu’il ne s’agit pas uniquement de Palestine. Handala, c’est l’enfant du déracinement, celui qu’on oublie derrière les chiffres et les débats géopolitiques. Il incarne l’innocence sacrifiée, mais aussi la force tranquille de ceux qui ne plient pas, même dans la misère.

Une présence qui dérange et qui persiste

Même après l’assassinat de Naji al-Ali en 1987 à Londres — crime toujours non élucidé — Handala a survécu. Il continue d’apparaître, plus vivant que jamais, dans chaque lieu où l’on réclame la justice.

Dans un monde saturé d’images vides, Handala est une image qui fait réfléchir, qui touche, qui reste.

Pourquoi Handala nous regarde-t-il sans se retourner ?

C’est peut-être la plus grande puissance de Handala : il vous tourne le dos, mais vous ressentez qu’il vous observe quand même. Il vous juge. Il vous questionne. Il vous oblige à vous demander : Qu’ai-je fait pour l’enfant réfugié, pour l’opprimé, pour celui qu’on n’écoute jamais ?

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